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Les Tech Mat innovent avec une nouvelle ambulance

par Dave Thompson Adjuc (ret.)

Le 26 juin 2010, la tragédie a frappé la Force opérationnelle canadienne en Afghanistan. Alors en soutien aux opérations, une ambulance Bison a sauté sur un engin explosif improvisé (EEI), tuant les deux assistants médicaux, le commandant d’équipage et le chauffeur.

Peu de temps après ce tragique accident, le commandant de la Force opérationnelle, le Général J. Vance, ordonna qu’aucune ambulance Bison ne pourrait sortir de l’enceinte. Mais le soutien aux opérations devait se poursuivre. À cette fin, le seul moyen était que les assistants médicaux reprennent leurs fonctions dans un véhicule léger blindé chenillé; dans ce cas transporteur de troupes blindé (TTB) VBLC, une version améliorée du TTB M113.

La compagnie d’entretien de l’Élément national de soutien (ENS) se vit confier cette tâche. Cela demandait un effort considérable, particulièrement dans un théâtre de guerre où les VBLC étaient attribués à des unités ou faisaient l’objet d’un programme de mise à niveau effectué par une équipe de visite d’aide technique (VAT).

Mise sur pied de l’équipe

Il s’agissait d’une directive du Commandant de la force opérationnelle qui stipulait que l’échec n’était pas une option; conséquemment, les personnes suivantes mirent au point une stratégie pour accomplir cette tâche très importante et urgente : le Maj M. Cole, commandant de l’entretien technique de l’ENS, avec l’Ajum R. Clements, Sergent-major technique-Équipement, l’Adjt D. Thompson Commandant du peloton de l’équipement auxiliaire, l’Adjt S. Slominski, responsable de la section du matériel, l’Adjt G. Whittaker, commandant du peloton des véhicules.

L’Adjt S. Slominski et sa section de Techniciens des matériaux (Tech Mat) prirent les commandes pour convertir au moins sept VBLC en ambulances. Dans leur équipe, deux Techniciens en véhicules pour les assister. Tout le monde mit la main à la pâte et la section des Mat fut séparée en deux équipes dirigées par les CplC R. Stewart et O’Hara, qui se relayeraient dans des quarts de travail de 12 heures jours et nuits.

La conversion du VBLC en ambulance exigeait que les équipes consultent les assistants médicaux, afin de bien comprendre les exigences minimums nécessaires pour offrir des services qui sauveraient des vies. Ainsi le Sgt Hart, un assistant médical de l’hôpital de campagne, avec une ambulance Bison complètement équipée, s’est joint à la section Mat. Après consultations entre le Sgt Hart et l’Adjt D. Thompson, l’Adjt S. Slominski et le CplC Stewart, les exigences médicales furent intégrées, et le programme de conversion put démarrer.

La conversion du VBLC

La nouvelle conception permettait l’installation de deux civières placées l’une au-dessus de l’autre sur le côté droit. Cette configuration offrait le plus grand espace disponible tout en favorisant l’entrée et la sortie par l’arrière du véhicule. À cette fin, l’équipe devait retirer les sièges antichocs du côté droit tout en laissant en place le système d’activation des sièges intact. Celui-ci servirait de point d’ancrage des supports qui allaient incorporer le cadre des civières.

Il fallait également déplacer certains composants du Poste de tir télécommandé, le filage et les supports, et modifier les couvertures antibombes des côtés droit et gauche, afin de faciliter l’accès à l’équipement médical qui serait maintenant derrière elles.

La conception initiale étant terminée, l’équipe s’est mise à l’œuvre pour fabriquer le cadre et les supports, modifier les couvertures antibombe et rediriger le filage. Le premier prototype d’ambulance VBLC fut construit en deux jours et tous les dessins, les photos et toute l’information pertinente furent envoyés par courriel à Ottawa pour approbation. En moins d’une semaine le Maj. M. Cole reçut l’approbation de procéder avec les conversions, seuls quelques changements mineurs au design étant nécessaires.

L’approbation et le design étant acquis, la section Mat assembla six trousses additionnelles de conversion d’ambulance VBLC. De plus, l’équipe rédigea les instructions nécessaires à l’enlèvement, la documentation et au rangement des composants du VBLC ainsi que l’installation des trousses. De l’approbation du projet jusqu’à son achèvement, seulement de trois à quatre semaines s’écoulèrent.

L’ambulance VBLC en théâtre d’opérations

Il fallait maintenant déployer les trousses dans les unités. Afin de limiter le temps d’attente et d’activer l’installation, les trousses furent mises dans des conteneurs et expédiées aux différents postes d’observation avancée qui en avaient besoin. Les Tech Mat de ces postes installèrent les trousses avec l’aide des techniciens de véhicules. Les composants retirés des VBLC furent identifiés, étiquetés et associés aux véhicules dont ils provenaient, et placés dans des contenants à triple paroi individuelle pour qu’ils soient faciles à repérer.

Même si la section Mat avait terminé sa tâche principale, il fallait faire un suivi auprès des assistants médicaux. Il s’agissait là d’une étape nécessaire et importante pour confirmer l’efficacité et la fonctionnalité de la conversion. Les assistants médicaux proposèrent plusieurs modifications mineures, mais de façon générale, l’ambulance VBLC était adéquate et fonctionnelle et répondait aux besoins actuels des assistants médicaux en théâtre d’opérations.

L’ambulance VBLC devient le Véhicule mobile Tactique – Ambulance (VMTA)

« L’intention n’est pas de concevoir une ambulance parfaite, mais plutôt d’exécuter un examen du design de l’ambulance VBLC et de la modifier selon les plans créés en Afghanistan, afin de créer sept VMTA qui sont tous l’objet d’une construction interne cohérente, reproductible et réparable » – Énoncé des besoins (27 nov. 2012)

Au cours des quatre années qui ont suivi, alors que l’ambulance VBLC appuyait toujours le travail des assistants médicaux en Afghanistan, le Centre de soutien technique terrestre (CSET), l’équipe de gestion de l’équipement (EGE) du VBLC, le Directeur - besoin en ressources terrestres (DBRT), le Centre d’essais techniques de la qualité (CETQ) et les services de santé à Ottawa, de même que les Dépôts d’ateliers 202 à Montréal ont continué à améliorer le travail accompli par les techniciens en matériaux et les techniciens de véhicules de la Force opérationnelle 1-10.

Leur travail a mené au développement du nouveau Véhicule mobile tactique - Ambulance (VMTA). Depuis, les assistants médicaux canadiens qui ont un rôle de soutien direct aux opérations sont protégés par un blindage dans ces véhicules à la fine pointe, y compris le tout nouveau Véhicule blindé d’appui tactique.

Arte et Marte

Références / Crédits

Toutes les photos ont été utilisées avec la permission de leurs auteurs.

La documentation pour cette histoire est tirée des connaissances de l’auteur ainsi que de l’expérience acquise sur place de l’Adjt Slominski et des CplC Stewart et O’Hara.

Les autres renseignements et photos ont été tirés de documents produits par le CSET, 202 DA et le CETQ.


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